Communiqué de presse – Par Gilles CARREZ,
Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale
L’INSEE vient d’annoncer que l’objectif de déficit public pour 2015 a été atteint, et même amélioré puisqu’il est inférieur de 0,5 points de PIB par rapport au résultat de 2014.
Premièrement, cette performance n’a rien d’exceptionnel par rapport à nos principaux partenaires européens. Rappelons que le déficit moyen de la zone euro est passé de -2,6% du PIB en 2014 à -2,2% du PIB en 2015.
Surtout, il s’agit d’un résultat en trompe-l’œil pour deux raisons :
- D’une part il est lié à un effondrement de l’investissement (-5,1%) tandis que les dépenses hors charge d’intérêt de la dette ont continué de progresser à un rythme très soutenu (+1,6%) malgré l’absence d’inflation en 2015 ;
- D’autre part, cette performance est due à des éléments extérieurs sur lesquels le gouvernement n’a aucune prise (baisse de la contribution au budget de l’UE d’1 milliard d’euros, baisse de la charge d’intérêt de la dette de 2,3 milliards d’euros ainsi qu’un important contrecoup des transferts en capital versés en 2014 au titre des investissements d’avenir à hauteur de 4 milliards d’euros).
Plus inquiétant encore, contrairement à certains de nos partenaires, comme l’Italie par exemple, notre solde primaire – c’est-à-dire notre déficit avant prise en compte de la charge de la dette – est resté inférieur de près de 3 points de PIB au solde qui nous aurait permis de stabiliser la dette. Dans ces conditions, notre dette publique a de nouveau augmenté en 2015 pour atteindre 95,7 points de PIB (3 points de plus que la moyenne de la zone euro), soit près de 2 100 milliards d’euros.
Ce résultat ne rassure donc en rien quant à la poursuite d’une diminution significative de nos déficits publics compte tenu des annonces quasi-quotidiennes de dépenses nouvelles non-financées (augmentation du point d’indice de la fonction publique, extension de la Garantie jeunes…).
Une chose est désormais certaine : derrière cette piètre performance se cache un choix délibéré pour le déficit et l’endettement dont va devoir hériter la prochaine majorité.
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