J’ai voté cet après-midi POUR la motion de censure déposée par mes collègues de la droite et du centre cet après-midi, suite au recours à l’article 49-3 du Gouvernement sur le projet de loi Travail.
Malgré une forte mobilisation, la motion de censure n’a pas été adoptée.
L’utilisation de l’article 49-3 par Manuel Valls, pour la 2ème fois, fait passer en force un texte incohérent et vide de sens. Le projet de loi Travail était un texte prometteur, dans sa rédaction initiale il y a 2 mois. J’avais d’ailleurs cosigné une tribune expliquant, avec d’autres collègues de la droite et du centre, que j’étais prête à voter cette première version, par esprit de responsabilité envers la Nation et par réalisme.
Dans cette première version, certains problèmes des entreprises apparaissaient compris, et des avancées concrètes étaient proposées : un bol d’air pour les chefs d’entreprises, avec une sécurité pour les salariés, et une possibilité de lutter enfin contre ce chômage que nous connaissons trop bien.
Aujourd’hui, la nouvelle version est vidée de son contenu progressiste, sclérosé par les manœuvres syndicales. Le projet de loi oublie les difficultés des TPE-PME françaises, qui représentent pourtant 99% du tissu économique français, près de 3 millions d’entreprises, et 7 millions d’emplois à la clé. Ce texte aurait pu être l’occasion de les aider, les encourager, et j’étais intervenue de nombreuses fois dans ce sens, via des questions au Gouvernement (QAG) et questions écrites (QE). C’est un peu dommage de sortir des outils institutionnels aussi lourds que le 49-3 pour des lois aussi faibles : c’est beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
Nous sommes face à un projet de loi incapable de réunir une majorité : rejeté par la droite et pas une majorité de la gauche. Le 49-3 est un aveu de faiblesse du Gouvernement : il n’y a plus de majorité gouvernementale.
Cette fronde contre le Gouvernement doit nous donner une ambition : préparer 2017 le plus efficacement possible. Il va falloir être ambitieux et faire des réformes fortes, structurelles, qui sont attendues depuis 5 années. La France est aujourd’hui en situation de décrochage économique, en comparaison avec ses partenaires européens : ces pays qui ont eu le courage d’engager des réformes fortes vont mieux, présentent des signes de reprise incontestables. Pendant ce temps-là, le Gouvernement s’auto-complimente sur des chiffres illustrant une infime baisse du chômage. Avec les Républicains, nous voulons proposer une alternative crédible pour 2017.