Samedi dernier, à l’invitation de l’établissement Saint François et de l’association @pmf74 j’ai assisté à hommage rendu au Père Favre à l’occasion du 80ème anniversaire de son arrestation.
Juste parmi les Nations et patriote de Haute-Savoie, il tomba sous les balles nazies le 16 juillet 1944 à Vieugy (Seynod), alors qu’il était seulement âgé de 34 ans.
Entre 1941 et son arrestation, le 3 février 1944, plusieurs centaines de prisonniers de guerre évadés, des Juifs, des Alsaciens réfugiés, des résistants qui passaient dans les deux sens franchirent la frontière franco-suisse clandestinement grâce à lui et à des complicités dans l’école Le Juvénat de Ville-la-Grand. Arrêté par les Allemands, interné au Pax puis transféré à Annecy et incarcéré à l’école Saint-François, dans le même cachot qu’Albert Curioz, autre grande figure de la résistance haut-savoyarde, le révérend père Favre n’a jamais failli, malgré les tortures physiques et morales constantes.
Au total, ils furent 40 patriotes à tomber sous les salves nazies au lieu dit Sacconges, près d’Annecy, par vagues successives, les 15 juin, 18 juin, 16 juillet, et 17 août 1944, à quelques jours de la libération du département.
Si la Haute-Savoie est la première à s’être libérée seule, elle le doit à ces hommes qui, en toute connaissance de cause, ont donné leur vie pour la reconquête des libertés. Ces moments nous permettent de nous retrouver pour nous souvenir, ensemble, des erreurs du passé qui, pourtant, font douloureusement écho à ce qui se passe à nos frontières en ce moment même. Nous traversons une période troublée, marquée par les conflits à l’international, en particulier depuis la guerre en Ukraine, et les attaques du 7 octobre dernier en Israël.
Quatre mois tout juste après cette tragédie, je veux avoir une pensée pour toutes celles et ceux qui ont été victimes de violences, passées ou présentes, pour le simple fait de croire différemment.
