C’est avec gravité et humilité que j’ai abordé ces débats, tant ils touchent à l’intime, à la douleur, à l’humanité.
Nombre d’entre nous ont été confrontés à la fin de vie d’un proche, atteint d’une maladie incurable. Dans ces moments, une question se pose avec force : que faire face à la souffrance quand la guérison n’est plus possible ?
Les soignants accomplissent un travail admirable. Il est essentiel de leur donner les moyens d’agir et c’est pour cette raison que j’ai soutenu le texte sur les soins palliatifs.
Mais il existe aussi des cas où la personne exprime, en conscience, le souhait de mourir pour mettre fin à ses souffrances. Dans notre département, certains font déjà le choix de recourir à ce geste en allant en Suisse. Nous ne sommes pas là pour juger ces choix et j’entends ces cas spécifiques, je les respecte.
Mais je n’ai pas voté pour le texte sur la fin de vie pour plusieurs raisons que je veux expliquer.
Dans les nombreux témoignages reçus, un constat revient : lorsqu’un accompagnement en soins palliatifs est réellement proposé, le désir de mourir exprimé par certains patients diminue très fortement. C’est un signal fort en faveur d’un accompagnement digne et humain.
Je respecte également la conviction des soignants qui ont exprimé leurs inquiétudes concernant ce texte sur « l’aide active à mourrir ».
Je regrette que des garde-fous essentiels n’aient pas été retenus, notamment pour protéger les personnes les plus vulnérables : les personnes déficientes mentales, les personnes autistes.
Enfin, je déplore l’instauration du délit d’entrave dans ce contexte : comment reprocher à un soignant de continuer à proposer, jusqu’au bout, une autre voie, celle de l’accompagnement ?
C’est pourquoi :
✅ J’ai voté POUR le texte sur les soins palliatifs
🔹 Je me suis abstenue sur le texte sur la fin de vie légalisant « l’aide active à mourir »
Ces deux textes poursuivront désormais leur navette parlementaire au Sénat.