Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Jean-Marc Ayrault a déroulé sa feuille de route dans une ambiance des grands jours.
Dans les tribunes du public, Brigitte Ayrault, l’épouse du premier ministre, assistera à l’intégralité des débats. Un peu plus loin, la journaliste Audrey Pulvar, la compagne d’Arnaud Montebourg, n’est pas loin du président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Les tribunes aussi sont bondées.
Les députés sont agités. Jean-Marc Ayrault entre en séance avec deux minutes de retard. «Où est-il?» lance un député de droite. La palme revient au nouveau président du groupe UDI, Jean-Louis Borloo, qui ne tient pas en place. Il quitte plusieurs fois la séance, s’assied auprès de l’un puis de l’autre, discute, jovial, corrige jusqu’à la dernière minute le discours qu’il doit prononcer vers 18 heures. Il fera un tabac, applaudi par les députés UMP et centristes debout.
Tumulte ambiant
Au fond de l’Hémicycle, le nouveau député des Yvelines, Henri Guaino, s’ennuie ferme et passe le temps en discutant avec sa voisine Virginie Duby-Muller, nouvelle élue UMP de Haute-Savoie. Les trois élus d’extrême droite, Jacques Bompard, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, sont aussi relégués au dernier rang, complètement isolés, à droite de l’Hémicycle. François Fillon, assis au troisième rang en bordure de travée, reste imperméable au tumulte ambiant, absorbé dans un travail d’écriture.
Trois rangées plus haut, Jean-François Copé a retrouvé sa place auprès de son amie Michèle Tabarot. De l’autre côté de la travée, son complice de toujours, Christian Jacob, arbore un large sourire. Juste en dessous, Bernard Accoyer a la tête penchée sur son téléphone portable. Quand le premier ministre déclare: «Pour la première fois depuis vingt-six ans, je ne serai pas assis parmi vous», un député UMP lance: «Sortez les mouchoirs!» Quand il poursuit: «Je ne suis pas venu lancer un débat sur l’héritage», l’UMP lance un «Ah» qui couvre sa voix.
Malaise d’un député PS
À plusieurs reprises, les députés socialistes se lèvent pour applaudir le premier ministre. Quand il annonce que «de nouvelles recettes fiscales seront mobilisées», puis quand il souligne que «la hausse de la TVA sera abrogée». Les députés UMP l’interpellent sans ménagement, et Claude Bartolone, qui préside sa première séance au perchoir, les appellent à «plus de modération».
Soudain, à 15 h 40, on voit des huissiers munis d’un brancard se précipiter vers le haut de l’Hémicycle. Le nouveau député PS de l’Hérault, Patrick Vignal, a fait un malaise vagal. De nombreux élus se pressent autour de lui. Le médecin de l’Assemblée arrive très vite, avec des brancardiers. Claude Bartolone interrompt brièvement la séance. Patrick Vignal reprend connaissance et quitte finalement l’Hémicycle en marchant, appuyé sur une canne. Discrètement, deux députés UMP, médecins de formation, Bernard Debré et Jean Leonetti, le suivent. Quelques minutes plus tard, le président de l’Assemblée, Claude Bartolone, annonce que Patrick Vignal «va beaucoup mieux» et lui souhaite «un prompt rétablissement». Victime d’un accident qui lui a valu une fracture du col de fémur, cet adjoint au maire de Montpellier a mené sa campagne électorale avec des béquilles. L’incident marque d’autant plus les esprits qu’à l’ouverture de la séance, le président de l’Assemblée a fait observer une minute de silence en souvenir d’Olivier Ferrand, le nouveau député PS de Marseille le 17 juin, mort, à 42 ans, d’une crise cardiaque le week-end dernier. La majorité est encore sous le choc.
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