Après l’abandon de la loi grand âge par le Gouvernement, n’abandonnons pas nos aînés une seconde fois en 5 ans !
Une société se juge à la manière dont elle traite ses aînés. A la lecture du livre de Victor Castanet « Les Fossoyeurs », c’est le choc qui nous prend en premier. Comment imaginer que de telles conditions de vie puissent exister au sein de ces établissements, sans que cela n’ait été décelé plus tôt ?
Vient ensuite l’inquiétude. L’inquiétude pour les résidents, les familles, les soignants. Car si ces faits s’avèrent être vrais, ils sont graves. Comment un système aussi malsain peut exister dans des établissements où les soignants font de leur mieux tous les jours, pour répondre à une demande légitime des familles de prendre soin de leurs proches ?
Puis vient la honte, la colère. Envers l’équipe dirigeante de ce groupe, car si toutes ces accusations sont prouvées, elles dénoncent un caractère malveillant de leur part. Comment une entreprise cotée en bourse aussi lucrative, peut-elle moralement si peu rémunérer ses employés et rogner à ce point sur les budgets dédiés à l’alimentation et à la protection de ses résidents ?
Mais aussi envers nos dirigeants. Comment un système a t’il pu s’installer en silence, sans que nos gouvernants ne s’en soucient ?
La commission des affaires sociales s’est rapidement saisie de ce sujet. A travers diverses auditions, elle se donne pour mission de faire la lumière sur toutes ces accusations et ces témoignages. Oui, la justice à un rôle à jouer, dès lors que les familles s’en saisissent. Mais le Parlement aussi. Tout comme lors de la crise de la COVID-19, il se doit de tenir son rôle de contrôleur de l’action gouvernementale.
Ce qui est dénoncé à travers ce livre est une réalité assourdissante. Car si nous parlons de maltraitance dans ce livre, c’est avant tout une dénonciation d’un système de santé français défaillant qui en est faite.
Contrôles peu réguliers voire inexistants, prévus des jours voire des semaines à l’avance, manque de moyens financiers et humains et abus des coûts d’hébergement dans les structures privées, les défaillances ne manquent pas.
C’est là le manque du Gouvernement. Oui Madame la Ministre en charge de l’autonomie il était important que vous vous saisissiez de l’urgence de la situation. Demander des enquêtes sociale et financière étaient indispensables. Mais cela ne peut suffire.
Car ce scandale ORPEA nous alerte sur les conditions inhumaines dans lesquelles de nombreux seniors finissent leur vie laborieuse. Il est le symptôme d’un système malade, en perdition.
La commission des affaires sociales tient ses responsabilités. Mais les moyens d’action et d’enquête mis à sa disposition ne peuvent suffire à faire la lumière sur ce scandale.
C’est la raison pour laquelle, nous Députés Les Républicains demandons, comme le font d’autres groupes d’opposition, la mise en place d’une commission d’enquête.
Les soignants et le personnel de ces établissements, ainsi que les résidents et leurs familles, méritent que nous soyons pleinement mobilisés dès aujourd’hui pour élucider cette affaire.
Qu’importe le calendrier électoral, la dignité de nos anciens exigent des politiques un travail sérieux et cela sans attendre, pour mettre fin à ces conditions indignes.