V. DUBY-MULLER orateur de l’UMP sur les crédits dédiés à la presse

V. DUBY-MULLER orateur de l’UMP sur les crédits dédiés à la presse

V. DUBY-MULLER orateur de l’UMP sur les crédits dédiés à la presse 460 284 Virginie DUBY-MULLER

MISSION MEDIAS, LIVRES ET INDUSTRIES CULTURELLES

Programme Presse

Commission des affaires culturelles et de l’éducation

Mercredi 6 novembre 2013

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Rapporteur,

Chers collègues,

La mission Médias, Livres et Industries Culturelles subit la baisse globale du budget du Ministère de la Culture qui devait pourtant être sanctuarisé !

Le Programme 180 consacré à la presse suit cette tendance à la baisse. Il s’élève à 258,06 M euros en Autorisation d’engagement contre 265,4 M en 2013. On voit que les aides à la presse sont dans le viseur du gouvernement comme de la Cour des Comptes.

Le Président de la République avait pourtant promis une remise à plat des aides à la presse sans pour autant les remettre en cause. Mais – une fois de plus –  il n’a pas tenu parole !

Seuls les crédits dédiés à l’AFP, versés cette année encore sous la forme d’abonnements souscrits par les administrations, sont en hausse de 3,4 M et les aides à PRESSTALIS sont sanctuarisées autour de 18,9M.

En dehors de ces rares exceptions, cet exercice 2014 est marqué par la fin de la compensation par l’Etat de l’augmentation des tarifs postaux issue des accords Schwartz, ainsi que la fin des aides SNCF, soit une baisse de près de 55 M d’euros de crédits. Le lancement d’une réflexion sur la complémentarité des modes de diffusion (postage / portage / vente au numéro) ne suffira en aucun cas à compenser la hausse considérable du coût du postage pour un grand nombre de parutions qui ne peuvent être acheminées autrement que par voie postale, notamment dans les zones rurales. La suppression annoncée va donc se traduire par une hausse prohibitive du coût du postage rapportée au chiffre d’affaire de tout un pan de parutions qui n’ont pas la possibilité de se rallier à un autre mode de diffusion. C’est notamment le cas de la presse d’information spécialisée qui est actuellement diffusée quasiment intégralement par voie postale pour des abonnements. Nous regrettons également qu’aucune étude d’impact n’ait été prévue car cette décision risque d’avoir de lourdes conséquences en termes d’emploi. Le secteur est déjà en crise avec une baisse de la diffusion de 4,4% en un an. Le mois d’octobre s’est révélé particulièrement sombre pour l’emploidans les médias en France. En compilant les annonces récentes, c’est au moins un millier d’emplois qui sont menacés comme le soulignait un article du Monde du 26 octobre dernier.

Outre la fin du moratoire sur l’augmentation des tarifs postaux et la suppression des aides à la SNCF, le Gouvernement prend acte de la fin des aides au portage (depuis 2012).

Madame la Ministre avait pourtant confié un rapport sur les aides à la presse à un groupe d’experts, animé par Roch-Olivier Maistre, et composé de Françoise Benhamou, Dominique Antoine, Patrick Eveno, Michel Francaix et Bruno Patino. Rendu le 2 mai, ce rapport dit que « Le basculement vers le portage constitue l’un des changements majeurs à réussir, au même titre que la mutualisation ou la mutation numérique. » Comme le rappelle également Rudy Salles dans son rapport, la DGMIC (Direction générale des médias et des industries culturelles) avait commandé en mars 2013 un rapport au cabinet Arthur D. Little sur le bilan de l’aide au portage, confirmant que le portage est le bon canal de distribution de l’abonnement avec un meilleur taux de fidélisation que pour les abonnés postés.

Malheureusement l’orientation de ce budget est funeste : elle ne suit ni la préconisation du rapport ni le constat de l’étude conduite par la DGMIC puisque l’aide au portage diminue et qu’aucun fléchage des crédits de la suppression du moratoire vers l’aide au portage n’ait été prévue. Il s’agit-là d’une profonde incohérence.

Il faut pourtant saluer l’effort d’adaptation considérable qui a été fait par la presse papier avec l’arrivée du numérique qui apporte plus d’interactivité et répond aux nouvelles exigences du lectorat. S’agissant des abonnements, de multiples  offres existent désormais sur le principe de la complémentarité éditoriale et non du simple papier en PDF.

Je félicite notre collègue d’avoir analysé de façon plus précise la situation et les enjeux inhérents à la Presse Quotidienne Régionale (PQR).

La Presse Quotidienne Régionale, premier vecteur d’information et de proximité du pays, subit aussi les baisses de recettes publicitaires et de lectorat. Elle s’est néanmoins adaptée aux mutations de son environnement.Le système d’aide actuel est très défavorable à la PQR si on le rapporte à l’exemplaire diffusé comme le démontre le rapport de Rudy Salles. Les exemples qu’il a cités montrent d’importantes disparités. Il faudrait donc que cette aide soit répartie de façon plus équitable.

La crise de la presse et le développement d’Internet supposent un nouveau modèle pour garantir la survie de ce secteur. Le gel et le surgel de l’aide au portage par le Gouvernement, alors qu’il constitue le canal incontournable pour l’acheminement de la presse, révèle l’absence de stratégie et le manque patent de cohérence du Ministère de la Culture. Au contraire, il aurait dû prévoir pour le portage un financement pérenne et pluriannuel pour lui assurer une stabilité et garantir l’avenir de la presse écrite.

Telles sont les remarques que j’ai souhaité exprimer au nom du Groupe UMP sur ce rapport et sur les crédits dédiés à la presse.

 

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