Pour nos start-ups, ne touchons pas aux actions gratuites (Les Echos)

Pour nos start-ups, ne touchons pas aux actions gratuites (Les Echos)

Pour nos start-ups, ne touchons pas aux actions gratuites (Les Echos) 275 46 Virginie DUBY-MULLER

h15_logo_echoshomeTribune de Laure de La Raudière (dĂ©putĂ©e Les RĂ©publicains d’Eure-et-Loir) et Luc Belot (dĂ©putĂ© PS du Maine-et-Loire)

Ce texte a Ă©tĂ© cosignĂ© par les dĂ©putĂ©s suivants : Olivier CarrĂ© (LR, Eure-et-Loir), Virginie Duby-Muller (LR, Haute-Savoie), Corinne Erhel (PS, CĂ´tes-d’Armor), Laurent Grandguillaume (PS, CĂ´te-d’Or), Lionel Tardy (LR, Haute-Savoie)

La France s’est imposĂ©e comme leader de la crĂ©ation de start-up et Paris comme une capitale de l’innovation. Nous nous en rĂ©jouissons. Dans ces ruches technologiques s’inventent de nouveaux modes de ­consommation, de nouvelles mĂ©thodes de production, de nouvelles organisations du travail. Mais aussi de nouvelles façons de rĂ©partir la richesse. Ainsi, en moyenne, plus de 50 % des salariĂ©s des start-up sont actionnaires de leur entreprise grâce Ă  la distribution d’«actions gratuites», voire 100 % des salariĂ©s dans des sociĂ©tĂ©s telles que Criteo, Parrot ou encore BlaBlaCar.

Pour toutes ces entreprises qui ne dĂ©gagent pas encore forcĂ©ment de bĂ©nĂ©fice, les actions gratuites reprĂ©sentent la meilleure solution pour impliquer tous les salariĂ©s dans l’aventure, en redistribuant une partie du capital. Les actions gratuites sont aux jeunes pousses innovantes de 2015 ce que le plan d’intĂ©ressement ou de participation Ă©tait aux usines de 1945 : un formidable outil de redistribution des richesses, basĂ© sur le mĂ©rite, qui permet notamment de financer des rĂ©munĂ©rations alternatives au salaire, mais, surtout, de fidĂ©liser les salariĂ©s dans un contexte de très forte concurrence. Cependant, le dispositif actuel a Ă©tĂ© jugĂ© comme gĂ©nĂ©rant des dĂ©rives du fait de son utilisation dans le cadre de rĂ©munĂ©rations exceptionnelles de dirigeants d’entreprises du CAC 40.

Signal négatif

Nous, dĂ©putĂ©s Les RĂ©publicains ou du Parti socialiste, regrettons que certains de nos collègues aient voulu ­ complexifier drastiquement l’attribution d’actions gratuites dans le cadre du vote de la loi de finances pour 2017. Le scandale provoquĂ© par les actions gratuites d’un grand patron industriel ne doit pas nous amener Ă  oublier l’usage vertueux des actions gratuites dans nos entreprises innovantes, crĂ©atrices d’emplois et de richesses pour l’avenir ! Brider un outil innovant de redistribution, Ă  peine dix-huit mois après son instauration, est idiot : cela va frapper les entreprises en forte croissance, nos licornes françaises, alors mĂŞme qu’elles font la fiertĂ© de notre pays et de sa jeunesse.

Ce revirement pĂ©nalisera en prioritĂ© nos start-up et enverra un signal très nĂ©gatif aux investisseurs et aux entrepreneurs. Comment recruter les meilleurs profils quand la trĂ©sorerie ne permet pas de verser de bons salaires ? Comment sĂ©duire un investisseur lorsque l’instabilitĂ© fiscale chronique française rend impossible la construction pluriannuelle d’un «business plan» ?

Lutter contre les abus

La rĂ©flexion autour des abus lors de l’attribution d’actions gratuites doit Ă©videmment ĂŞtre posĂ©e. Mais elle doit se faire en concertation avec les acteurs concernĂ©s pleinement par la mesure afin d’en mesurer les impacts rĂ©els. Plusieurs pistes sont possibles pour limiter les abus et permettre, comme c’est la volontĂ© de certains, de financer la baisse de CSG pour les retraites modestes ; mais nous devons avoir l’absolue garantie que cette modification du rĂ©gime fiscal et social applicable aux actions gratuites n’impacterait pas les champions français de l’Ă©conomie digitale.

Ne nous privons pas de la possibilité de distribuer simplement et librement des actions gratuites !

Nous sommes attachĂ©s Ă  la crĂ©ation d’un cadre fiscal attractif et stable, permettant Ă  nos talentueux entrepreneurs de trouver en France le soutien et l’environnement les plus favorables au dĂ©veloppement de leur projet. Nous sommes attachĂ©s Ă  l’association des salariĂ©s Ă  la rĂ©ussite de leur entreprise, dans un pacte social du XXIe siècle. Alors, ne nous privons pas de la possibilitĂ© de distribuer simplement et librement des actions gratuites !

A l’heure d’une compĂ©tition mondiale et , la France doit jouer sa carte et disposer des outils fiscaux performants pour recruter les meilleurs talents. Elle doit aussi tĂ©moigner sa ­confiance dans les entrepreneurs. Alors, plutĂ´t qu’un revirement, envoyons un message fort Ă  l’Ă©tranger : oui, nous savons construire un modèle attractif et stable en France !

Laure de La Raudière est dĂ©putĂ©e Les RĂ©publicains d’Eure-et-Loir et Luc Belot est dĂ©putĂ© PS du Maine-et-Loire

 

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0211580717459-pour-nos-start-up-ne-touchons-pas-aux-actions-gratuites-2049630.php#ve1UVDiYAxx3JDia.99

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