Genève accueille ce jeudi les 5es Assises transfrontalières du Grand Genève. Cette assemblée d’élus est l’une des structures de la gouvernance du projet d’agglo avec le Forum de la société civile qui vient de renouveler ses membres. http://www.grand-geneve.org . Cette année le sujet est les politiques de santé dans le Grand Genève. Virginie Duby-Muller, députée à l’Assemblée nationale et Mauro Poggia, conseiller d’Etat, chef du Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé exposent leur point de vue.
Les défis de la politique sanitaire à l’échelle de la région franco-valdo-genevoise
Avec son dynamisme économique et touristique, le bassin genevois connait une hausse importante de sa population. Nous nous en réjouissons, mais cette situation est aussi un défi pour notre politique sanitaire. Malgré de bons établissements de santé, nous connaissons depuis plusieurs années des problèmes de démographie médicale en Haute-Savoie : la pénurie de médecins généralistes et spécialistes, leurs départs progressifs à la retraite, l’important turnover du personnel de santé – en particulier dans les EHPAD- face à l’attractivité de la Suisse… Parallèlement à ce phénomène, la fin du droit d’option en matière d’assurance maladie pour les frontaliers a contribué à aggraver davantage le déficit de l’offre.
Garantir la qualité et l’accès des soins à tous les patients de part et d’autre de la frontière, mais aussi de bonnes conditions de travail à notre personnel de santé : voilà tout l’enjeu de notre politique sanitaire transfrontalière. Nous vivons dans un bassin de vie commun avec Genève, et nous avons donc évidemment choisi de miser sur la coopération pour apporter des solutions durables à ces problématiques.
Aujourd’hui, de nombreuses synergies transfrontalières existent, et les exemples de réussite sont nombreux. Nous avons par exemple lancé avec le Canton de Genève une école transfrontalière de santé, pour augmenter le personnel soignant formé sur notre territoire. Quai 9 (Association genevoise de réduction des risques liés aux drogues) et l’Apreto (Association pour la Réhabilitation des Toxicomanes à Annemasse) travaillent ensemble sur les problématiques addictives et de précarité sociale. Nos coopérations se développent également dans la lutte contre la pollution, avec le Programme d’Actions Transfrontalier pour la qualité de l’Air du Grand Genève (PACT’Air).
Avec les élus de part et d’autre de la frontière, nous attendons maintenant avec impatience le véritable outil opérationnel de ces synergies : la Convention cadre franco-suisse sur la coopération sanitaire transfrontalière, qui doit être ratifiée en 2017 par nos parlements respectifs. Elle permettra de faciliter et promouvoir nos coopérations sanitaires, par exemple pour l’oncologie pédiatrique, les urgences, …
En conclusion, notre politique sanitaire reste un défi, mais je suis convaincue que la coopération franco-suisse permettra de le relever.
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