Bilan de la session parlementaire extraordinaire

Bilan de la session parlementaire extraordinaire

Bilan de la session parlementaire extraordinaire 320 190 Virginie DUBY-MULLER

La session extraordinaire parlementaire a Ă©tĂ© extrĂŞmement dĂ©cevante aussi bien sur le fond – avec une absence de textes ambitieux- que sur la forme avec des mĂ©thodes inacceptables Ă  l’encontre de l’opposition.

 

 

1/ Le décalage d’ambition entre les textes présentés par la nouvelle majorité avec les textes que nous avions votés en 2007 est criant.

La première session parlementaire de l’ancienne majorité avait été marquée par un mois de réformes de grande ampleur qui ont marqué par la suite le quinquennat de Nicolas Sarkozy. L’élan réformateur qu’avait donné l’élection de Nicolas Sarkozy s’était clairement concrétisé pendant 6 semaines de débats parlementaires.

Il y a 5 ans, à la même période, quatre textes majeurs avaient été adoptés ou étaient en passe de l’être :

  • La loi relative au travail, Ă  l’emploi et au pouvoir d’achat (avec notamment la dĂ©fiscalisation des heures supplĂ©mentaires en point d’orgue ou la crĂ©ation du RSA)
  • La loi renforçant la lutte contre la rĂ©cidive des majeurs et des mineurs (avec les peines-plancher)
  • La loi sur le dialogue social et la continuitĂ© du service public dans les transports terrestres rĂ©guliers de voyageurs (service minimum)
  • La loi relative aux libertĂ©s et aux responsabilitĂ©s des universitĂ©s (autonomie des universitĂ©s).

Face à cela, la session extraordinaire de 2012 est loin d’être à la hauteur des enjeux comme le révèlent les 2 textes pour l’instant adoptés ou en cours d’adoption :

  • La loi des finances rectificative n’a fait que montrer l’antisarkozysme de la majoritĂ© qui s’est amusĂ©e Ă  dĂ©tricoter des mesures phares de la prĂ©cĂ©dente majoritĂ© au risque de pĂ©naliser l’emploi et le pouvoir d’achat des Français. La taxation des heures supplĂ©mentaires d’abord va pĂ©naliser 8 millions de Français qui bĂ©nĂ©ficiaient d’environ 500 euros de plus par an. La suppression de la fiscalitĂ© anti-dĂ©localisation est aussi un grave coup portĂ© Ă  notre compĂ©titivitĂ© et par consĂ©quent Ă  l’emploi
  • La loi sur le harcèlement sexuel est une loi que nous voterons, c’est Ă©vident.

Rien sur l’emploi, rien sur la compétitivité, rien sur la dette. Aucune réforme de structure.La gauche donne le sentiment de ne pas avoir pris la mesure de la crise que nous vivons

2/ L’agressivité avec laquelle la gauche se comporte depuis sa victoire est déplacée.

La succession de manquements aux règles essentielles de respect de l’opposition révèle un vrai déni de démocratie. Il n’est pas acceptable que l’opposition soit traitée avec arrogance et privée de ses droits les plus légitimes !

  • Cela a dĂ©butĂ© avec  Marisol Touraine qui, le 5 juin, n’a pas voulu venir s’expliquer sur le dĂ©cret sur les retraites devant la commission des affaires sociales de l’AssemblĂ©e. Jamais dans la Vème RĂ©publique le Parlement n’avait reçu un tel rejet de la part d’un Ministre.
  • C’est ensuite la majoritĂ© qui a refusĂ©, dĂ©but juillet, une sĂ©ance de questions au gouvernement. Cela va Ă  l’encontre de l’article 48 de la Constitution qui stipule qu’« une sĂ©ance par semaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prĂ©vues Ă  l’article 29, est rĂ©servĂ©e par prioritĂ© aux questions des membres du Parlement et aux rĂ©ponses du Gouvernement ». DĂ©nier Ă  l’opposition son droit le plus lĂ©gitime de poser des questions au gouvernement est non seulement totalement inĂ©dit mais surtout totalement contraire Ă  la Constitution !
  • C’est encore l’utilisation de l’article 57 du règlement de l’AssemblĂ©e Nationale lors du dĂ©bat sur l’abrogation de la fiscalitĂ© anti-dĂ©localisation qui a permis Ă  la majoritĂ©, parce qu’au moins deux de nos orateurs Ă©taient dĂ©jĂ  intervenus dans la discussion, de clĂ´turer de façon immĂ©diate de cette phase de dĂ©bat, mĂŞme si deux de nos dĂ©putĂ©s Ă©taient encore censĂ©s s’exprimer. C’est la première fois qu’il a Ă©tĂ© fait appel Ă  cet article dans le cadre d’une discussion sur une loi de finance.
  • Enfin, il y a eu une multiplication de dĂ©rapages verbaux de la majoritĂ© envers l’opposition. Comme M. Moscovici qui a exigĂ© que l’opposition « se taise » (RFI le 1er juillet), cet Ă©tat d’esprit se retrouve dans les dĂ©bats au Parlement oĂą la majoritĂ© prĂ©fère insulter les dĂ©putĂ©s de l’opposition plutĂ´t que de dĂ©fendre ses projets. La gauche agit comme si l’opposition n’avait pas le droit de parler. Mais qu’elle le veuille ou non, des millions de Français ont votĂ© pour Nicolas Sarkozy et pour l’UMP aux lĂ©gislatives.

Ces Français ont le droit d’être représentés et leur voix doit être entendue !

3/ Nous avons réussi à installer une opposition vigilante et sans concessions et avons déjà forcé la majorité à des reculs importants.

  • Le recul du gouvernement sur le rĂ©cĂ©pissĂ© pour les contrĂ´les d’identitĂ©. C’était une promesse de campagne de François Hollande qui a Ă©tĂ© abandonnĂ©e sous la double pression de l’opposition et des syndicats de policiers.
  • Le recul du gouvernement sur la rĂ©troactivitĂ© de la taxation des heures supplĂ©mentaires. La gauche s’apprĂŞtait Ă  taxer l’ensemble des heures supplĂ©mentaires rĂ©alisĂ©es depuis le 1er janvier 2012. Ce qui Ă©tait particulièrement injuste et dĂ©loyal. Grâce Ă  notre mobilisation la rĂ©troactivitĂ© a Ă©tĂ© aussi abandonnĂ©e.

Nous avons aussi poussé la gauche dans ses retranchements sur la question de la règle d’or, de la compétitivité, du matraquage fiscal des classes moyennes. Nous nous étions fixés comme objectif prioritaire d’installer une opposition combative et vigilante, c’est chose faite. La gauche a beau détenir tous les pouvoirs, nous ne la laisserons pas mener dans l’indifférence sa politique néfaste pour la France et les Français.

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