Ma position sur la loi Macron

Ma position sur la loi Macron

Ma position sur la loi Macron 243 219 Virginie DUBY-MULLER

Un diagnostic intéressant mais un remède inadapté.

Lors du Conseil des ministres du mercredi 10 décembre 2014, Emmanuel MACRON, Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique a présenté son projet de loi pour la Croissance et l’Activité. Ce texte vise, selon lui, à soigner « trois maladies » qui affecteraient la France et empêchent, selon lui, de « libérer, investir et travailler ».

CensĂ© « libĂ©rer la France de la dĂ©fiance, de la complexitĂ© et du corporatisme », le Projet de loi pour la Croissance et l’ActivitĂ© – et l’ÉgalitĂ© des chances Ă©conomiques rajoutĂ© depuis – se rĂ©vèle finalement peu ambitieux par rapport aux enjeux cruciaux auxquels est confrontĂ©, quotidiennement, notre pays.

« Une loi pour le siècle suivant » vraiment ?

Le Président de la République lui-même a reconnu le 5 janvier 2015 que ce n’était pas «  la loi du siècle » et a considéré « qu’une seule loi n’allait pas changer toute l’économie française », pour se reprendre ensuite en affirmant qu’il s’agissait « d’une loi pour le siècle prochain » ?

Un texte fourre-tout plutôt ?

Des points positifs pour certains : le travail du dimanche dans les zones touristiques, les simplifications en matière d’urbanisme, le désengorgement du permis de conduire, la mobilité dans le parc social, l’épargne salariale, la lutte contre le détachement illégal de travailleurs…

Mais aussi la libéralisation du transport par autocar, la réforme de la justice prudhommale…

Ou encore la réforme des professions réglementées, lancée sans concertation, stigmatisant les professionnels, discutée sans la présence du Garde des Sceaux et génératrice d’insécurité et de désert juridiques…

Tous les sujets – trop nombreux – sont effleurĂ©s alors qu’ils mĂ©riteraient d’être creusĂ©s et que les conditions de rĂ©forme structurelle sont actuellement bonnes avec des taux d’intĂ©rĂŞt proches de zĂ©ro, un prix du pĂ©trole bas et une inflation absente.

Des conditions d’examen et des reculs inquiétants en fait ?

Présenté le 10 décembre en Conseil des Ministres, ce texte a été examiné en Commission spéciale un mois plus tard à l’Assemblée Nationale. Après deux semaines d’examen qui l’ont fait doubler de volume, il est arrivé en séance publique avec :

  • 209 articles,
  • 3000 amendements,
  • « un temps lĂ©gislatif programmé » qui a dĂ©jĂ  dĂ» ĂŞtre allongĂ©,
  • un vote dĂ©calĂ© du 10 au 17 fĂ©vrier,
  • une « procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e » qui fait qu’une seule lecture par chambre est prĂ©vue,
  • un recours malheureux aux ordonnances habilitant le Gouvernement Ă  lĂ©gifĂ©rer en dehors du Parlement…

Une occasion manquée en réalité ?

Au final, j’aurais aimĂ© soutenir Emmanuel MACRON mais sa loi – qui ne satisfait personne – n’est pas le remède miracle Ă  nos difficultĂ©s Ă©conomiques.

  • Elle ne permet pas de baisser les charges et les contraintes qui pèsent sur les entreprises.
  • Elle ne permet pas de rĂ©duire le coĂ»t du travail ou le poids de la dette publique .
  • Elle ne permet pas d’attĂ©nuer la pression fiscale qui pèse sur les Français.
  • Notre Ă©conomie stagne, le chĂ´mage risque encore d’augmenter de 100 000 personnes en 2015.

Pour toutes ces raisons, j’avais dĂ©cidĂ© de voter contre ce texte avant que le Gouvernement ne dĂ©cide de recourir Ă  l’article 49.3. NĂ©anmoins, j’ai signĂ© la motion de censure dĂ©posĂ©e par le Groupe UMP.

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